La "menace du stéréotype"
Dans une étude réalisée en France auprès de collégiens, il était demandé aux élèves d’apprendre et de reproduire ce dessin. Pour la moitié des élèves, cette tâche était présentée comme une « tâche de géométrie » et pour l’autre moitié, comme une « tâche de mémoire ».
Lorsque cet exercice est présenté comme un exercice de géométrie, les filles réussissent moins bien que les garçons.
Lorsqu'il est présenté comme un exercice de mémoire, elles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons.
Le simple fait de parler de géométrie, référence directe aux mathématiques a perturbé le comportement des filles et elles en ont perdu leurs moyens. On peut dire que la simple évocation des mathématiques a diminué les performances des filles !
Cette étude
montre bien le pouvoir de ce stéréotype (les filles sont moins compétentes en
mathématiques que les garçons) sur les performances réelles des filles. Elles ont, malgré elles, intégré cette idée reçue et des
pensées du type « je vais encore obtenir une mauvaise note en maths, comme
d’habitude » ou « moi je suis nulle en géométrie, ce n’est pas mon
truc » viennent perturber le raisonnement et donc la réalisation de l’exercice.
C'est ce qu'on appelle la "menace d'un stéréotype" : le simple fait de connaitre ce stéréotype suffit à produire des résultats négatifs. Ici, les filles ont peur d'être jugées et de confirmer que les filles réussissent moins bien en maths.
Des filles sous-représentées dans les filières scientifiques
Aujourd’hui les filles sont largement sous-représentées dans les « sciences dures » comme les mathématiques. En 2016-2017, elles représentaient 28% des effectifs dans les écoles d’ingénieurs* (proportion qui évolue très peu depuis 2011).
Au CNRS (Centre National de Recherche Scientifique), 16% seulement des mathématiciens sont des femmes.
*Source : Ministère de l'Education - Observatoire des inégalités
Des pistes pour lutter contre les stéréotypes
Se focaliser sur ses points forts
Il prend ainsi conscience qu’il est unique, qu’il a des forces très intéressantes et il sera moins tenté de se laisser enfermé dans une croyance liée à un groupe (filles/garçons par exemple).
Gagner en confiance
Tout comme il peut être intéressant de commencer un contrôle par un exercice qui nous semble facile (point développé dans le module 1) afin de gagner en confiance, il a été démontré que l’ordre de passage de deux épreuves (français et maths) influençait les résultats des filles.
Dans une étude réalisée auprès de mille élèves de 4e, il s’est avéré que les filles réussissaient aussi bien que les garçons en maths seulement si elles avaient commencé par l’épreuve de français. Elles sont réputées être plus fortes en français et mobilisent donc une dimension valorisante en débutant par ce type d’épreuve. Source : Tangente Education n°44
Il est donc
possible de favoriser l’égalité entres garçons et filles en mathématiques en
prenant conscience que nos croyances parfois ancrées depuis des décennies et
notre regard sur les capacités de nos enfants et/ou élèves déterminent leur
réussite. Au regard des besoins futurs en sciences et du manque criant de
scientifiques, il est important de convaincre les filles qu’elles aussi peuvent
choisir une filière scientifique ou la voie des mathématiques !