Compter sur ses doigts

L'état d'esprit de développement (Growth Mindset)

Les filles et les maths

Les filles et les garçons ne se comporteraient pas de la même façon face aux mathématiques
Les filles et les garçons ne se comporteraient pas de la même façon face aux mathématiques
ThisIsEngineering source
Dans les pays de l'OCDE, les filles réussissent en moyenne moins bien que les garçons en maths et elles expriment une plus grande anxiété vis-à-vis de cette matière. 
Les stéréotypes ont la vie dure et la croyance selon laquelle les femmes seraient moins compétentes que les hommes en mathématiques a des conséquences directes sur l'expérience des filles dans ce domaine. Elles ont plus l'habitude de sous-estimer leur niveau. Or les élèves ayant une faible croyance en leurs capacités sont moins engagés dans la tâche, persévèrent moins face aux difficultés et réussissent finalement moins bien que ceux qui ne doutent pas de leurs compétences.

La "menace du stéréotype"

La figure de Rey Osterrieth
La figure de Rey Osterrieth
Voici un dessin composé de plusieurs formes géométriques : la figure complexe de Rey-Osterrieth. Il est composé de 3 parties : une forme globale (grand rectangle), des éléments externes et des éléments internes. 

Dans une étude réalisée en France auprès de collégiens, il était demandé aux élèves d’apprendre et de reproduire ce dessin. Pour la moitié des élèves, cette tâche était présentée comme une « tâche de géométrie » et pour l’autre moitié, comme une « tâche de mémoire ».

Lorsque cet exercice est présenté comme un exercice de géométrie, les filles réussissent moins bien que les garçons.
Lorsqu'il est présenté comme un exercice de mémoire, elles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons.
Le simple fait de parler de géométrie, référence directe aux mathématiques a perturbé le comportement des filles et elles en ont perdu leurs moyens. On peut dire que la simple évocation des mathématiques a diminué les performances des filles ! 
Source : Tangente Education n°44 de mars 2018. Dossier de Cristina Aelenei et Mickaël Jury

Cette étude montre bien le pouvoir de ce stéréotype (les filles sont moins compétentes en mathématiques que les garçons) sur les performances réelles des filles. Elles ont, malgré elles, intégré cette idée reçue et des pensées du type « je vais encore obtenir une mauvaise note en maths, comme d’habitude » ou « moi je suis nulle en géométrie, ce n’est pas mon truc » viennent perturber le raisonnement et donc la réalisation de l’exercice.

C'est ce qu'on appelle la "menace d'un stéréotype" : le simple fait de connaitre ce stéréotype suffit à produire des résultats négatifs. Ici, les filles ont peur d'être jugées et de confirmer que les filles réussissent moins bien en maths.


Des filles sous-représentées dans les filières scientifiques

Filles et garçons intériorisent donc les stéréotypes et continuent à se conformer à ce qui est reconnu comme leurs domaines respectifs de compétences.

Aujourd’hui les filles sont largement sous-représentées dans les « sciences dures »  comme les mathématiques. En 2016-2017, elles représentaient 28% des effectifs dans les écoles d’ingénieurs* (proportion qui évolue très peu depuis 2011).
Au CNRS (Centre National de Recherche Scientifique), 16% seulement des mathématiciens sont des femmes.

*Source : Ministère de l'Education - Observatoire des inégalités


Des pistes pour lutter contre les stéréotypes

Heureusement des outils existent pour lutter contre ces stéréotypes et leurs effets négatifs. Déjà, le simple fait de prendre conscience que cette croyance existe et qu’elle est non fondée a un impact.

Se focaliser sur ses points forts

L'enfant prend conscience de sa propre valeur
L'enfant prend conscience de sa propre valeur
Karolina (source )
Il est intéressant, pour développer l’estime de soi, de demander à l’enfant de se focaliser sur des compétences et des valeurs qui sont fortes chez lui : grandes aptitudes au dessin, à la musique, sens de l’humour, créativité, très bon relationnel…

Il prend ainsi conscience qu’il est unique, qu’il a des forces très intéressantes et il sera moins tenté de se laisser enfermé dans une croyance liée à un groupe (filles/garçons par exemple).

Gagner en confiance

Prendre confiance et ... réussir
Prendre confiance et ... réussir
Des choses très pratiques influent aussi les résultats des élèves comme par exemple l’ordre des épreuves.

Tout comme il peut être intéressant de commencer un contrôle par un exercice qui nous semble facile (point développé dans le module 1) afin de gagner en confiance, il a été démontré que l’ordre de passage de deux épreuves (français et maths) influençait les résultats des filles.

Dans une étude réalisée auprès de mille élèves de 4e, il s’est avéré que les filles réussissaient aussi bien que les garçons en maths seulement si elles avaient commencé par l’épreuve de français. Elles sont réputées être plus fortes en français et mobilisent donc une dimension valorisante en débutant par ce type d’épreuve. Source : Tangente Education n°44

Il est donc possible de favoriser l’égalité entres garçons et filles en mathématiques en prenant conscience que nos croyances parfois ancrées depuis des décennies et notre regard sur les capacités de nos enfants et/ou élèves déterminent leur réussite. Au regard des besoins futurs en sciences et du manque criant de scientifiques, il est important de convaincre les filles qu’elles aussi peuvent choisir une filière scientifique ou la voie des mathématiques !

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