Les filles et les maths

La métacognition

L'état d'esprit de développement (Growth Mindset)

L'importance de l'état d'esprit sur les apprentissages et la performance
L'importance de l'état d'esprit sur les apprentissages et la performance
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Bien plus que les techniques, les méthodes et autres outils que vous pourrez avoir entre les mains, c’est votre état d’esprit qui fait la différence en termes d’apprentissage et de performance.
Les études le démontrent et les IRM le prouvent : la croyance d'avoir un potentiel d’apprentissage illimité permet effectivement d'apprendre beaucoup de choses et d'établir de nouvelles connexions dans notre cerveau.

Etat d'esprit fixe et état d'esprit de développement

Carol S. Dweck, professeur de psychologie à l’Université de Stanford, a étudié comment les états d’esprits influencent la vie des gens. Elle développe ce concept dans son livre « Osez réussir ! Changez d’état d’esprit » et présente deux types de personnes : celles avec un état d’esprit de développement (Growth Mindset) et celles avec un état d’esprit fixe (Fixed Mindset).
Les personnes ayant un état d’esprit fixe pensent que leurs capacités et leurs talents sont figés. Elles se définissent par ce qu’elles « sont » : nulles en maths, fortes en endurance, pas très douées en langues… 
"Je suis ainsi, ça ne changera pas et je ne mets rien en œuvre pour progresser!"
Avec un état d’esprit de développement, vous pensez que vos compétences ne demandent qu’à être développées et que cela est possible avec du travail et des efforts ainsi qu'en s’inspirant des autres et de ses erreurs.
"Je n'y arrive pas ENCORE mais je vais y arriver, je vais tout faire pour développer cette capacité, j'évolue en permanence !"
Etat d esprit

La distinction n’est pas aussi systématique et l’idée n’est pas de coller une étiquette « growth mindset » ou « fixed mindset » à quelqu’un, ce qui irait parfaitement à l’encontre de ce que l’on vient de voir !
« Personne n’a un état d’esprit de développement en toute chose et en tout temps. Tout le monde est un mélange d’état d’esprit de développement et fixe en même temps. Vous pouvez tout à fait avoir un état d’esprit de développement dans un domaine mais présenter des traits qui vous maintiennent dans un état d’esprit fixe dans certains autres domaines. »
Carol Dweck

La plasticité cérébrale

Si une progression est possible, c’est grâce à la plasticité de notre cerveau : il n’est pas figé. Non seulement, il croît et évolue rapidement pendant l’enfance mais il continue à changer et à s’adapter tout au long de notre vie !

Plus nous allons faire une tâche, répéter, plus les connexions neuronales se renforceront et plus cette tâche deviendra un automatisme. Comme cela se passe quand on apprend à faire du vélo ou à conduire. Notre cerveau apprend à gérer toutes les informations visuelles qui nous arrivent, à évaluer la taille de la voiture, la vitesse des autres véhicules, le mouvement des pieds au niveau des pédales…

L'importance de l'environnement et de l'éducation

Toutes ces connexions dans notre cerveau s’établissent en fonction de nombreux facteurs dont l’environnement et notamment notre entourage. Le regard que l’on va porter sur un enfant est essentiel. Il dispose naturellement d’un état d’esprit de développement, ce qui le pousse à apprendre à marcher malgré les très nombreuses chutes !

Mais si par la suite, il entend en permanence qu’il est comme ceci ou comme cela et que rien n’y changera, il ne sera pas motivé pour essayer !
Dans son livre, Carol Dweck relate une étude réalisée auprès d’étudiants en difficulté. 

Etude sur la connaissance des 2 états d'esprit

La prise de conscience
La prise de conscience
"Lors d’une étude, nous avons appris aux étudiants qu’à chaque fois qu’ils sortaient de leur zone de confort pour apprendre quelque chose de nouveau et de difficile, les neurones dans leur cerveau formaient de nouvelles connexions, de plus en plus fortes, et ils deviennent de plus en plus intelligents. Les étudiants à qui nous n’avons pas appris l’état d’esprit de développement ont continué à voir baisser leurs notes […] mais ceux qui ont appris cela ont vu leurs notes rebondir.

Et nous avons observé ce genre de progrès auprès de milliers et de milliers d’étudiants, et spécialement chez ceux qui avaient des difficultés."

Etude sur les compliments (élèves de CM2)

Le bon compliment
Le bon compliment
“La psychologue Claudia M.Muller et moi-même avons donné aux enfants des questions d’un test de QI. Après les 10 premières questions, où la plupart des élèves ont été bons, nous les avons complimentés. Nous avons complimenté certains pour leur intelligence : “Wahou… c’est un très bon score. Tu dois être intelligent.” Pour d’autres, nous les avons complimentés pour leurs efforts : “Wahou… c’est un très bon score. Tu dois avoir travaillé très dur.”

Nous avons constaté que les compliments basés sur l’intelligence encouragent un état d’esprit fixe plus souvent que les compliments basés sur l’effort. Les élèves complimentés pour leur intelligence, par exemple, souhaitaient éviter les tests difficiles - ils en voulaient un facile à la place - plus souvent que les enfants félicités pour leurs efforts (ces derniers voulaient résoudre les problèmes difficiles pour pouvoir apprendre). »

L'importance des compliments

Cette 2e étude porte sur le rôle des compliments sur l'évolution de l'état d'esprit d'une personne. La manière de complimenter est essentielle. Pour favoriser un état d’esprit de développement, les compliments que l’on peut adresser à un enfant doivent porter sur ce qu’il a fait et non pas sur ce qu’il est.

Un compliment du style « Tu es intelligent, tu es doué en dessin… » va le maintenir dans un état d’esprit fixe.
Au contraire, une phrase comme « Tu as persévéré, tu as essayé toutes sortes de solutions et fini par surmonter la difficulté ! » le convaincra que c’est bien grâce à ses efforts et à sa stratégie qu’il a réussi.

A noter que l’accent doit être mis non seulement sur les efforts mais aussi sur les stratégies à mettre en place ou à corriger pour réussir. Ce qui facilitera la résolution de prochains problèmes, c’est de bien reconnaître ce qui a marché ou non, ce qu’on peut reproduire et ce qu’on doit changer… En prenant conscience du « comment », l’enfant développera son autonomie et sa confiance.

Il est donc essentiel de comprendre et de transmettre que : 

- rien n'est figé et surtout pas notre cerveau qui est capable d'apprendre à tout âge !
- avec cette prise de conscience, avec des efforts et en réfléchissant aux bonnes stratégies à mettre en place pour progresser : les progrès seront réels et motivants !
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