Jouer est naturel pour un enfant et plus généralement pour tout jeune mammifère. Observons les jeunes animaux : chatons, chiots, lionceaux… Ils se bousculent, se mordillent, se battent mais sans agressivité. Ils apprennent à évaluer leur force et à comprendre les réactions de l’autre. Des études menées chez l’animal montrent que la privation de jeu libre réduit leurs aptitudes sociales et intellectuelles. Il en est de même pour le petit de l'homme.
Le jeu permet de développer de multiples compétences : concentration, mémoire, acquisition de savoir-faire, mise en place de stratégies, prise de décisions, collaboration, entraide...
"Le jeu est la forme la plus élevée de la recherche."
Du plaisir à l'apprentissage
Le contexte dans lequel se fait tout apprentissage est primordial : un climat détendu, bienveillant est ludique permet au cerveau d'un enfant de se développer de façon optimale. C'est un des nombreux avantages du jeu, parmi tant d'autres :
(source : "Ressources transversales Eduscol : les mathématiques par les jeux") :
(source : "Ressources transversales Eduscol : les mathématiques par les jeux") :
- le jeu permet de motiver les enfants : ils sont acteurs, investis. Il n'y a pas d'enjeux autres que celui de jouer... et de gagner ;-)
- le jeu amène l'enfant (ou l'adulte) à raisonner : quand on joue, on doit faire des choix, prendre des décisions, anticiper un résultat.
- le jeu donne du sens à des notions abstraites. Le fait de manipuler et d'utiliser une notion dans un autre contexte lui donne tout son sens.
- le jeu apporte un contexte convivial et détendu. Il permet d'éliminer le stress et la peur de l'échec de certains enfants. Ils n'ont plus peur d'essayer et de se tromper. Avec le jeu, ils peuvent prendre du plaisir et découvrir une matière sous un autre aspect.
- dans le jeu, l'écrit n'est pas obligatoire. Un élève peut très bien réussir à calculer les points d'un jeu alors qu'il peut être bloqué face à une évaluation de calcul.
- le jeu développe des attitudes sociales : respecter les règles, attendre son tour de jeu, coopérer, accepter de perdre...
Si l'on se place donc du point de vue des apprentissages, le fait de placer l'enfant ou l'adolescent dans une situation de joueur et non d'élève permet de changer de regard sur l'objet même de l'apprentissage. On peut être amené à faire preuve de logique ou à calculer des points sans être en cours de maths. Ou à mémoriser un certain nombre de données (placement des pions des autres joueurs, nombres de tours restants...) sans se forcer à retenir une leçon.
"On n'a pas l'impression d'apprendre"
Des exemples de jeux
Jeux classiques à détourner
Mistigri des tables de multiplication : créer un jeu de cartes avec des paires (ex : multiplication / résultat) et ajouter une carte Mistigri. Les joueurs déposent les paires sur la table au fur et à mesure du jeu et l'objectif est de se débarrasser de ses cartes. Celui qui se retrouve avec la carte Mistigri à la fin, perd.
Mémo :
Même principe avec des paires de cartes : les répartir faces cachées sur une table ; le but est de retrouver les paires.
Jeu des 7 familles : en grammaire, conjugaison, tables de multiplication...
Mémo :
Même principe avec des paires de cartes : les répartir faces cachées sur une table ; le but est de retrouver les paires.
Jeu des 7 familles : en grammaire, conjugaison, tables de multiplication...
Jeux avec du mouvement
Vous pouvez par exemple tracer un tableau de nombres par terre et demander à l'enfant ou aux enfants de sauter sur le résultat de l'opération proposée : 8 x 9 ; 6 x 6 ; 30:2 ; 8+7...
Voir aussi
Mais avant de parler d'apprentissage, il faut avant tout penser au jeu en tant que tel, le jeu libre de toute contrainte, celui que les enfants pratiquent naturellement. Les enfants étant des "apprenants par nature *", laissons-les faire !
(* John Holt, pédagogue américain)
(* John Holt, pédagogue américain)
Les jeux libres
Le jeu libre est un jeu sans règle préétablie, où l’enfant laisse libre cours à son imagination, sans les conseils et les préconisations des adultes.
L’enfant crée son univers et teste toutes sortes de choses. Cette liberté lui permet de contrôler son environnement et de développer ainsi sa confiance en soi.
Le jeu libre peut aider un enfant à être moins dépendant de ses parents. Il devra faire des choix par lui-même, trouver des solutions aux problèmes qu’il rencontre, sans craindre d’échouer. Il gagne ainsi en autonomie et augmente sa capacité à gérer des situations difficiles. Si votre enfant vient vers vous lorsqu’il est confronté à une difficulté, demandez-lui d’imaginer des solutions ou éventuellement d’en choisir une parmi celles que vous pouvez lui proposer.
Le jeu libre stimule la pensée créative. Vous avez certainement observé les enfants transformer un carton en château fort, un bout de tissu en cape de super-héros !